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La fraîcheur de l'aube
déploie ses ailes
en un murmure de silence
seuls les oiseaux
ébruitent une parole
qui rappelle
la beauté du monde
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L'ombre crépusculaire
Epouse
Le galbe de l'obscur
Courbes du corps
Affranchies
Par le trait
Dans un trouble charnel
Au désir brûlant, à chaque baiser
S'éloigne pudiquement l'heure
Lumière blanche et bleue teintée
*d'après une peinture de N. de Staël
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Retour d'abîmesde la connaissance par les gouffres
L'univers fluide s'est fondu
dans un espace sans limite
Le silence lumineux est mouvant
et je traverse les apparences
Ce sont des temps de contraction
d'expansion, de dilatation
C'est la respiration, le souffle
qui constitue mes archipels
Rêvant de volcans, de déserts
de sous-bois et de porcelaines
de nénuphars dans les étangs
Les formes se sont dénouées
et je m'accroche à une ligne
d'horizon bleu
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J'irai par les chemins
De la vie et de l'ombre,
J'irai au hasard
Où me guident mes pas,
Sans penser à demain,
Oublieux des souvenirs,
Ignorant mon destin,
J'irai.
J'irai,
M'attardant un instant
Là où le temps n'a plus prise,
Landes perdues,
Immensités.
J'irai, hors des chemins
Au plus fort des soleils de midi,
Foulant la terre rocailleuse,
Parmi les ajoncs en fleurs.
J'irai là où les bruyères
Ensorcelées de brume
Prédisent l'avenir,
A moi qui n'ai plus d'âge,
Dont le passé s'estompe,
Silhouette impalpable
Aux confins des terres sans nom.
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Longues vagues de sable
aux formes ondulantes
d'une houle de mer
subtils sillons forgés
aux racines des vents
A pas lents réguliers
chemine la méharée
portant le sel du monde
De vieux caravaniers
sont revêtus de bleu
Sirocco déferlant d'horizons ancestraux
les colonnes de sable occultent l'insondable
où l'esprit s'éternise
Scorpion aspic et rose - fleur du sable et du vent -
Que d'invisibles vies
Dans cette immensité mystique et minérale
le silence est de pierre
La piste caillouteuse irradie le mystère
du sanctuaire ultime
Oasis ombragé aux gourbis blancs de chaux
où chantent les ruisseaux
L'ascèse des palmiers
conteste la lumière
En sa grotte un ermite
écoute le silence
De son vol immobile
resplendit la colombe
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