• Ta main qui saisit mon cou

    Ton désir sincère

    Mon corps qui s’aimante et communique

    Qui s’éveille et te cherche

    Le tiens qui répond

    Tu vois

    Faire d’une bribe, le temps, l’infinie finitude

    La béatitude, l’orgasme

    Créer des couleurs, des formes, le passé, le futur

    Se moquer de rien, rire de tout

    Soulager ton sexe, t’avaler du mien

    S’embrasser, rire, s’embraser, jouir…

    S’allonger. Ne pas s’emprisonner de la montre

    Ne pas imaginer demain, s’assembler

    Peindre, faire de nous une performance

    Où,

    Le temps doit être pleinement pris.

     


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  • Convoitise suprême

    où la haine

    impose

    vide de sens

    sa loi

    la Vie

    faite de ces lumières

     

    Libres

     

    Des petits riens

    accrochés aux pavés des rues :

    l'odeur d'un café

    la jeunesse

    belle

    sourire aux lèvres

    cheveux au vent

     

    et la nuit, le jour

    à cueillir

    seul ou entre amis

     

    Balayés

    d'un revers de lâcheté

    les corps

    de l'histoire

    écrite avec leur sang

     

    Minute silence

    cherche en vain

    les mots

    pour soulager les pleurs

     

    Au détour des jardins

    les cœurs ravagés

    ont bâillonné

    les armes

     

    Devenir

    poussière de larme

    ici, maintenant


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  • Partie tout là-bas

    en ciel inconnu

    d'ombre et de silence

     

    Par nuit de tristesse

    brèche d'un cirrus

    cascade d'étoiles

     

    vertige secret

    mémorial intime

    gravé en mon âme

     

    un passereau chante

    les cyprès s'enflamment

    azur lumineux

     

    une âme s'envole

    un pétale tombe

    en dernier à Dieu

     


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  • Elle avance la mort,
    Son suaire déchiré par le vent de sable
    Elle avance sous les étoiles
    Piquées en haut des mats
    Silence de ses pas, invocations à la
    Poussière.
    Il va le touareg
    Un jour elle saura la couleur de ses yeux
    Malgré le chèche
    Prendra la forme qu'a décidé le vent de sable:
    Céraste soif ou guerre
    Les ongles colorés d'orange, de henné
    L'appellent doucement
    Et l'encens que dénoue le vent
    L'annonce
    Grains d'or qui font un châle
    Aux nuages veillant
    Sur les vaisseaux des sables


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  • Mais ce n'a rien été du tournage d'un film.
    Rien de ces mains livides appelant le hasard avec des dés pipés,
    Comme l'appelaient ceux qui voulaient, au loto, on ne sait jamais
    Combien de joueurs sont partis ?
    En ce vendredi 13 où Paris devint Guernica
    Jour terrible dont je souhaite qu'aucun Picasso ne vienne l'écrire ou le peindre
    Mais, comme sur le tableau du maître, ce noir et ce blanc de la nuit, quelques larmes épaisses, rouges et puis ces quelques mots dans les bouches d'aucuns : la terreur et la guerre...
    Mais aucun Picasso pour dire les bougies et les fleurs ni pour dire ces larmes d'un peuple capables d’éteindre les fleurs...
    Ne pas revenir sur la barbarie...
    Plus grave, à mes yeux, en dépit des hommages, l'anonymat des victimes.. penser aux mères ployées sur leur souffrance, aux histoires d'amours irrémédiablement brisées, peut-être les plus belles, à cette jeune fille, oui, musulmane, qui porte en son ventre l'enfant d'un disparu et qui, de son voile, ne parvient pas à tarir ses pleurs… combien de jeunes musulmans au Bataclan ? Ailleurs ?
    L'opinion a hâte de connaître les noms, le parcours des assassins, ne faudrait il pas qu'elle s'attache à connaître ceux des victimes ? Un peuple de poètes a levé une armée de flammes et de fleurs… la chape de l'anonymat ne doit pas recouvrir les tombes, la briser serait la vraie solidarité...


                                   Jacques Ducret Macé pour Création et Poésie


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