•  

    Tes

    Quatre

    pattes

    Galopent

    Tirant une charrette invisible

    Au sommet du ciel

    Couleur courant-d'air

     

    En écho

    Le bruit du tonnerre

     

    Silhouettes sombres

    En découpe à la fenêtre

    Du dehors

    Qui surgissent

    De la terreur anagrammée

    Par l'esclave fouetté

    Sans fin

    Toute puissance du blanc

    Aux rumeurs acides

     

    Cheval de colère lumineuse

    Tu traverses les landes humaines

    Encombrées de lambeaux de peaux

    De mains

    Abandonnées aux champ de canne à sucre.

     

    Témoins jacassant sur la plage

    De l'oubli

    Corps sans âmes

    Colorés faiblement

    Par la méchanceté nonchalante

    Enveloppée par la serviette de l'humanité.

     


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  • Vent rageur

     

    Vent sur l'incendie de la ferme de mon enfance

    Vent de fumée

    Vent de tournoiement

    Vent d'avalement

    Vent d'aspiration

    Vent de contamination

    Vent de contagion

    Vent d'oubli de la petite fille couchée et grippée

    Vent d'épuisement sous l'oreiller aux larmes cachées

     

    Vent d'amour de la douleur

     

    Vent noir

    Vent gazé

    Vent crématoire

    Vent d'étouffement

    Vent d'étranglement

    Vent de frayeur

    Vent de rumeur

    Vent de famine dans la farine absente

    Vent de Sibérie

    Vent des goulags splendides en souffrance

    Vent des guerres

    Vents des viols jubilatoires !

    Vents d'orgue

    Vent des clarinettes éteintes des Klezmers

    Vols des corbeaux blancs

    Au pays des prétentieux à la mémoire courte

    Vent de domination sur les vrais noirs

    Créolisation de leur vie d'esclave !

     

    Vent actif

     

    Vent dans les ailes du moulin sur la colline qui domine

    Vent dans les voiles de la frégate

    Vent dans les ailes du goéland

    Vent au-dessus de la mer

    Vent des girofles

    Vent pousse toi que je passe

    Vent tu me déranges

    Vent du souffle de la forge sur le fer rougi

    Vent des hautbois

    Vent naguère frère

    Vent devenu perte de lieu, de repaire

     

    Vent amer

     

    Surpris

    Au fond de la tasse de café

    Quand au rendez-vous tu n'es pas venu

    Vent dans tes yeux silencieux, sans retour sur mon regard rageur

    Vent dans tes cheveux

     

    Vent demain

     

    Vent bientôt

    Vent debout

    Vent dans le voile de la mariée, ton épouse

    Vent courant d'air

    Porte qui claque fenêtre qui grince volet qui s'arrache

    Vent narquois au coin du bois

    Vent souriant sur rose épanouie

     

    Vent d'attente

     

    Vent qui soupire après toi

    Vent griffant la dune

    Vent pliant le peuplier et le roseau sans les rompre

    Vent ami d'infini possible,

    Purificateur des miasmes de la mauvaise humeur

    Vent me grisant

    Sans engagement de ma part !

     

    Vent suprême

     

    Dans les vols-au-vent goûteux

    Eventail d'ailleurs

    Epouvantail pour protéger les récoltes des divorces

    Vent d'adieu

    Devant ta tombe


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  • Le cri de tendresse emportée par la tigresse des dunes archaïques
    Au ressac de la gorge serrée sur la connaissance
    Pourfend les amarres du parfum d'Antioche

    O arme les fleurs du soleil
    Descente de lit endormie sous les pieds câlins
    Ceux du matin
    Hésitants dans le jour avenir
    Sans pitié pour les hésitations qui font frémir

    Chaque regard observé, lance d'entente
    Frémie en digne soupirs rouges

    Oser les yeux bleus à la porte du tram
    S'enfoncer dans son indicible d'homme
    Ne rien trouver d'autres que la transparence
    L'appel de la chair, celle de la main qui furète
    Que je repousse tant son incompétence est certaine

    Cri de mon cœur
    Adieu bel homme
    Aux yeux bleus de porcelaine.


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  • Trouver sur le sable fin une endormie oubliée

    Recouverte d'édredon rose

    Au soleil affolé de l'été du lointain pays.

     

    Merveille de ta découverte sur la plage

    De ton enfance reconvertie en délivrance

    Pour plus d'amour empilé dans le bahut des ciels hurlants

     

    Devenue sirène de présence

    Tu te fracasses entre les vagues s'entre-baisant

    Sur pente enneigée d'écume amoureuse

    Te donnant vie pour toujours


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  • Tu ramènes à ton nombril l'accent apeuré de ma voix

    Tu crois sans cesse que la fin du monde est  dans ma main

    Tu bouscules l'armée des tentatives d'approche de ton aimée

    Tu glisses dans ton cimetière de fantômes en ricanant.

    L'impossible entente

    Qui es tu pour toujours ressembler à un rouge-gorge sautillant

    Une tortue protégeant sa tête à la moindre froidure

    À un rat s'enfuyant dès l'approche d'un terrestre

    Un corbeau méfiant attaquant un pigeon hésitant?

    L'impossible entente

    Nous n'irons plus à la recherche du temps perdu

    Chaque madeleine moisira sur le rebord du canal du Vignaud

    Le serpent de la tendresse séchera sur l'étendageL'impossible entente

    Nos corps se repentirons de s'être aimés en douceur de soie.

     

    Nous sommes le beau temps de la fenêtre entrouverte sur la prairie aux coquelicots

    Nous sommes le simple compliment d'une vie innocente plus douce qu'un réglisse

    Soustrais toi à ton fétichisme de la colère de Jérusalem

    Quitte ton impertinence de passager à vélo entre deux continents.

    L'impossible entente

    Oh ciel des anges rieurs

    Oh terre des herbes folles

    Donnez nous de l'amour réparateur

    De la colombe du tout possible

    L'impossible entente


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