On ne sait

ni le jour

ni l’instant

où il faudra partir

s’ouvrir à l’autre monde

Combien de temps encore ?

Je veux passer ces heures

vivre l’instant pleinement

vivre les émotions que procure l’amour

J’ai le souffle trop court

pour traverser les mers

et tenter l’aventure

Mon regard s’est perdu sur les ruines d’antan

La flamme a déserté les replis de mon âme

Les mots n’ont pas le ton pour côtoyer les anges

Les griffes des années

ont abimé mon corps

Cette vieillie carcasse

devenue Impuissante

doit craquer sous le feu

pour libérer l’esprit

Aux confins inconnus

Renaissance à la vie ou bernes du néant

Faut-il croire ou douter

La Chapelle en Vercors - Vassieux, l'une des 5 communes "Compagnon de la Libération"- Villes martyrs du Vercors en 1944 –

 Un vieux chant guerrier

imprégné de lugubres accents

plane comme un corbeau

aux parois du Vercors.

Mon oreille en écoute la plainte

Est-ce le vent d'été ou la voix d'un martyr ?

Combattant laissé là

sous les branches d'un arbre

pour nourrir ses racines

et faire pousser fleurs ?

Les forêts du courage

sont d'émeraude sombre

elles n'oublieront pas

tout le sang répandu

Mais ce soir,

mes yeux sont pleins d'oiseaux,

et de rires d'enfants

En Vercors

des villages nouveaux regardent l'avenir

l'enténébré s'avance
avec sa longue faux
bardé d'ombre et de peurs

il faut l'apprivoiser

comment se dépouiller
des lourdeurs de la chair
et regarder le ciel

océan de la nuit

nébuleuses d'hiver
géométrie d'Orion
écrits de Cassiopée

Chemins vers la Lumière

Que serait notre amour devenu…

Sous un pan d'arantèle

à l'ombre du passé

des images écornées ...

suspendu à un clou

le tout premier baiser

d'un fol amour d'enfant

ébloui

innocent

insidieuse morsure

le désir nous affole

un papillon s'envole

extasié

enivré

regard illuminé

autour de la nacelle

où sourit un bébé

chuchotis

babillages

Tendrement enlacés

pour respirer la nuit

le silence écouté

Autant de souvenirs

relégués au passé

S'accrocher aux étoiles quand le ciel s'affadit

Qu'il est bon de se dire

Ma mie te souviens-tu

Que serait notre amour devenu

citadelle d'ivoire

ruines cernées de ronces

Entr'ouvir le coffret

prendre un grain de folie

et cesser d'être vieux.

                             Une main s'abandonne discrète sur la mienne

                             papillon qui se pose

                                      effleurement léger plus qu'ardente caresse

                                                                           L'amour est accompli