• une plage

    le ressac impérieux

    je marche dans

    les embruns

    cherchant les vestiges

    de paroles

    sur les falaises

    volées à

    notre amour

     

    poursuivis par le silence

    mes yeux observent la paroi

    les fientes et le temps

    ont chassé les mots

    mes doigts ne rencontrent

    que des bribes de souvenirs

    arabesques défaites

    cercles imparfaits

    lignes hachées

     

    un cimetière

    de lettres

    m’exile

    de toi

     

     

     

     

     


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  • La revue de 2020 est parue. Cette année, compte-tenu de la situation sanitaire nous avons choisi de n’en publier qu’une seule en fin d’année. Vous y retrouverez les poètes de l’association, les poètes de Portulan bleu qui nous avait accueillis en 2019. Nous continuons à inviter des poètes. Cette année nous avons fait le choix d’un auteur grec publié en langue française. Nous poursuivons nos échanges artistiques en croisant nos regards avec des créateurs. Nous avons mis à l'honneur un jeune artiste  travaillant la marqueterie, Thybault Girault.

    Pour vous procurer le numéro, envoyer un courriel à l'adresse suivante :

    creationpoesie@gmail.com

     

     

    Revue

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  •  

     

    Les cohortes peuplent la ville

    La ville entasse les solitudes

    Qui dégoulinent des quartiers

    Étanches aux regards des solitudes

    Le solitaire n’est pas diamant

    Le solitaire est couleur façade

    Passe muraille des murs sociaux

    Transparent et sans cri dans sa voix

    Il glisse sur les « initiatives sociales 

    Bonnes pour lui », désincarcération sociale

    Désincarnée

    La solitude cocon qui ne s’ouvre pas

    Elle étouffe le papillon dans sa chrysalide

    Tue l’envol du papillon coloré

    Vers des dénouements offrant la vie

    Avec une vie où l’échange est vertu

    Attraction pour ouvrir les plaies vives

    Qui endolorissent le corps et paralyse

    Recherche les gens, ils blessent

    Mais sont aussi la guérison

    Fini de tourner autour de toi

    Tourne autour de la vie

    C’est toi qui donnes le mouvement

     

     

     


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  • À partir de la photo ci-dessous et des 4 citations suivantes, écrire un

     

    texte (poétique ou non) d’une vingtaine de lignes :

     

    CONFINÉE-E-S 6 

    Plage de Saint Brévin les Pins

    Crédit photographique : Brigitte Charnier

     

    Débutez votre texte par

     

    De l’autre côté de l’Atlantique

     

    Terminez par :

     

    Il découvre pour la première fois la ville.

     

    Les deux citations suivantes sont à utiliser dans n’importe quel

    ordre :

     

    décrit une chasse au trésor

     

    les passagers n’ont jamais atteint

     

     

     

    De l’autre côté de l’Atlantique

    Rêve d’exil improbable

    Plage brumeuse

    À l’orée du ciel

    Et de la pinède

    Que les passagers n’ont jamais atteinte

     

    Il capture le chaman

    Qui décrit une chasse au trésor

    Dans ses rêves

    Aquatiques

     

    Atlantique

     

    Cri retentissant

    Vers l’au-là des rives

    Les passagers

    S’estompent dans le chant de sirènes

     

    Solitaire

    Son rêve d’exil se forge

    La brume se déchire

    Le trésor se dévoile

    Il découvre pour la première fois la ville.

    Brigitte

     

     

    De l’autre côté de l’Atlantique, là où je n’ai jamais mis les pieds, il y a ce rêve tenace. Ce rêve de beaucoup d’Européens, d’aller aux « States » ou au Canada. De l’autre côté de l’Atlantique, j’irai bien aussi, mais plutôt au sud du sud. Cela reste un rêve, auquel je ne crois pas vraiment. Aller au sud de l’Argentine, tout près du détroit de Magellan. Accoster sur la « Terre des fumées », qui devint « La Terre de feu », nom sous lequel on désigne cette grande île découverte par Magellan. Il faut lire la biographie du grand explorateur, écrite par Stefan Zweig, on pourrait croire qu’il décrit une chasse au trésor. Mais en découvrant cette grande exploration, on est loin du romantisme dont on auréole parfois les grandes découvertes. Rebellions, famines, massacres, ponctuent cette exploration qui sera la porte ouverte à un colonialisme de masse et à l’extinction rapide des peuples autochtones. On peut citer par exemple la rébellion du pilote du San Antonio, dont les passagers n’ont jamais atteint la côte sud américaine ; ce pilote qui mit au fer son capitaine et rebroussa chemin. Les prémisses de la mondialisation et du capitalisme moderne valaient-ils tant de sacrifices ?

    Ainsi le rêve de terres sauvages, battues par les colères de l’Océan, ressemble bien à une illusion. Quid de la pauvreté de certains gauchos, quid des quelques rares indiens réduits à la misère sur leurs propres terres ancestrales ? L’océan n’est pas loin de chez moi, les côtes bretonnes restent encore sauvages et il est possible de voir l’océan déchaîné contre les roches et le lichen de ces côtes. Nous avons tous été un enfant et rêvé des grandes découvertes, mais il n’est pas forcément nécessaire d’aller loin pour cela. Tel est l’enfant paysan, quand il arrive à la capitale, lorsqu’il découvre pour la première fois la ville.

    Agnès Cognée

     

     

     

     

     


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  • Troisième semaine de confinement et  l'imaginaire ne désarme pas.

    Voici des mots formés à partir de « orange » :

     

    Noms :

    onagre, voir les sens possibles sur le site :

    https://www.cnrtl.fr/definition/onagre

    orage, ange, orge, ogre, erg, or.

     

    Verbe :

    nager, range, rogne, nage, ronge, orne, gare.

     

    Les indications sont données en deux temps :

    1 – Qu’évoque pour vous la couleur orange ? Notez 3 à 5 mots.

    2 – À partir des mots que vous avez évoqués et des mots formés

    par « orange », écrivez un texte, maximum 20 lignes (ou vers)

    débutant par « Dans un des cantons les plus reculés » (Le nain

    noir de Walter Scott). Gardez si possible les verbes au présent.

     

     En écho

     

    Orange : coucher de soleil, chaleur, feu

     

    Dans un des cantons les plus reculés de la région vit une sorte de gourou, mi ange, mi-ogre qui profite des soirs d'orage pour transformer le ciel en joyau d'or et de diamant.

    Certains disent l'avoir vu plonger et nager dans le fleuve au coucher du soleil. Ils disent que c'est lui qui orne ainsi l'horizon, faisant jaillir mille nuances de feu dans une flamboyante moisson d'orge et d'onagres.

    Ses ancêtres viennent du pays des sables et des ergs et plus loin encore des contrées où jaillit la première étincelle. Ils lui auraient transmis le secret de la lumière dans de vieux grimoires qu'il range avec beaucoup de soin pour que le temps ou la vermine ne les rogne pas.

    Mais la peur ronge aujourd'hui le gourou quand il nage dans le silence et la chaleur de la nuit pour aller accrocher les étoiles. Ces avions qui écorchent le ciel, ces  autoroutes qui lacèrent la terre, ces gares et aérogares où grouillent les foules lui font redouter le pire : qu'en se rapprochant les uns des autres les hommes finissent par s'éloigner de la beauté du monde.

    Hopay

     

    Orange joie chaleur fruit.

    Bel ange heureux

     

    Dans un des cantons les plus reculé une rivière coulait.

    Un ange tout à sa joie d’y nager, riait à gorge déployée.

    Il chantait à tue tête dans la chaleur estivale.

     

    Oh ! Bel ange, trop sage, craint que l’orage ne s’abatte sur la contrée !

    Gare aux éclairs, gare à la foudre endiablée !

     

    Tu devras voler te réfugier dans les cieux de tes aïeux.

    Intempéries désolantes, fruits de la folie des dieux !

    Danielle Tinchant

     

     

     

     Orange : feu, vitamine, cheminée, pétillant.

     

    Dans un des cantons les plus reculés de ma mémoire vit un souvenir pétillant qui ne cesse de nager. Il brille en moi comme un immense feu de branches par une nuit d’hiver, dans le jardin. De l’or, puissant, au milieu de mes ténèbres. Chaque fois qu’il apparaît, il rogne les orages que j’ai accumulés depuis ma naissance, faisant reculer l’ogre qui me ronge.

    Ma traversée du désert, chaque jour, d’erg en erg, de plus en plus âpre, s’arrêterait-elle ? Vais-je redécouvrir le champ d’orge où mes pas enfantins me menaient ? Soudain, je le vois, l’onagre consolateur de mes chagrins, sa robe de feu lumineuse dans ce pré radieux.

    Je range mes pensées vénéneuses, je cours, je cours. Je nage dans un flot d’émotions vitaminées. Nos yeux se rencontrent, se racontent ; je gare loin très loin la mauvaiseté qui me consume, je la plonge dans le fleuve de l’oubli, je la noie.

    Sa langue râpeuse m’inonde de couleurs. C’est comme si mes paupières s’étaient écloses sur un nouvel univers. Dans ma maison de brume sur la poutre noire de la cheminée l’ange et l’onagre me sourient.

    Brigitte Charnier alias Margueritte C.

     

     

    Orange : soleil –rouille –orange - rouquine

     

    La fille de l’ogre

     

    Dans un des cantons les plus reculés

    De la France profonde,

    Collier d’or ornant son corsage,

    Une grande rouquine,

    Fille préférée de l’ogre redouté de tous

    Rogne avec appétit un os

    Déjà rongé par son père.

    Un rôti d’onagre

    Agrémenté d’orge et de zeste d’orange,

    Une rouille en accompagnement,

    Elle en eut rêvé, mais les temps sont durs,

    Mieux vaut se contenter de ce qui reste !

     

    Sous un charme, abritée des fureurs de l’orage,

    Un ange passe,

    Elle nage en des rêves envoûtants,

    Attend sans broncher le retour du soleil,

    Le passage incertain d’une proie innocente.

    Gare à toi qui pénètre en ces lieux,

    Demain à n’en point douter,

    Demain sera ton tour !

     

    Geneviève Coquard

     

     

     

     

     

     


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