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Vision
J'ai traîné le poids de mes angoisses
Sur l'horizon en déroute
Où les nuages fuyaient l'avancée du temps...
L'espoir était en berne et l'avenir un jean-foutre
Et l'homme mendiait aux étoiles qui passent
Quelques miettes de rêve pour adoucir son tourment...
La mémoire du monde se perdait
Dans les méandres de l'oubli
Et les lambeaux du couchant
Dessinaient un présent déliquescent
Dans la splendeur d'une dernière embellie...
La violence dardait l'espace de sombres éclairs
Et le mur des certitudes se lézardait de doutes profonds
La nuit était lacérée de douleurs de fer
Que des fous infligeaient sans regrets ni raison...
Et le monde mourait dans le désamour des siens
Les faux-semblants, les trompe-l'œil, l'indifférence,
L'humanité crevait comme crève un chien
Vouée au vide éternel, à la solitude, au silence...
Et pourtant...
Le soleil, au bout de son errance,
De ses sublimes incandescences,
Ressuscitait le monde disparu
Pour un infini... absolu !
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