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D'hivers, petit poème
Ce murmure éternel du langage
à mon oreille
Depuis quand est-il apparu ?
Les mots se forment
et traversent
le corps du monde jusqu'à ma bouche.
Je te regarde les yeux fermés
du fond d'un ailleurs
où se joue
à être sur un bateau fantôme
qui va au fil de la rivière,
poème, petit saumon.
Verse encore, clairs et vifs, ouverts,
tes mots de paroles plastiques
qui crochent et enclenchent
des textes
dans mon corps docile
en attente.
Poème, arbre effilé d'hiver,
le monde est si loin dans le noir
que je dois le porter en moi
avec son accent et sa langue
qui roule et s'enroule jusqu'à toi.
Parce que la nuit tombe si vite,
petit poème...
Et comme un peintre chinois
j'entre dans les pages de papier
avec mon amoureux au bras
et nous nous transformons
en traits, en mots, en graphes.
Cheminons dans le paysage
sous les nuages
dans le poème.
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