•  

    Autour du buis,

    L'horizon fuit

    Je ne sais d'elle

    Ce que je suis,

    Ce que je fuis

    Et je garderai

    Jusqu'à la fin des temps

    Ma robe en velours Rouge

    Et puis tous mes serments

    Et toutes mes peines perdues

    Dans le placard d'hiver

    Où se referme la nuit

             

     

    Jamais je n’oserai

    Dans mon panier d’osier

    Déposer cette chose

     

    Ces doux mots d’amour

    À peine murmurés

    Si loin de l’Oseraie

     

    Aux Asphodèles

    Mêmes infidèles

    Jamais je n’oserai

    Déposer ma peine

             

     

    Maintenant

    Je suis en paix

    Avec moi-même,

    Et ta peau et la mer

    Épellent mon enfance

    Sur ce rocher poli

    Le soleil sèche l’eau

    De la roche poreuse

     

    Envahie par la nuit

    Je me suis endormie

    L’eau et les flots

    ne s’arrêteront pas,

    Dans un an j’aurai

    Tissé les mots

    D’un amour infini

     


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  •  Au Moulin de Porte Traine,

    Tu t’en vas,

    Sacs au vent

    La clairière y est belle

    Et au creux de la terre

    Bouillonne un torrent

     

    Il vient de là-haut

    Là-haut tout au soleil

    où le Dioux a creusé

    À même la pierre

    Une gorge de terre pleine

     

    On croirait Dieu lui-même

    Sous l’eau tonitruante

    Ce seul Rocher debout

    Qui tient bon sous la pluie

     

    Tu verras les meules de pierre

    Au moulin de Porte Traine,

    Bijoux au licou du temps

    Démantelés, immobiles

    Attendre sous la mousse

    Et bruyères dansantes

    Dans les raies de lumière

    Que les passants se taisent

    Pour te conter l’histoire

    De cet enfant sacs au vent

    Qui a bravé tous les tourments,

    Au moulin de Porte Traine

     

    C'est Claire, derrière un peu,

    Elle a creusé cette Clairière

    Derrière eux...

    Le vent en dernière prière

    Ondule en tout chatoiement

    Les onguents, la lumière

    Les larmes au dénuement

    D'ondes légères guettant

    L'éternel, l'éphémère,

    La rivière et l'enfant

    Aux sédiments glaciaires

    Ayant la guerre pour seul dénouement,

    Le vent dans mes veines

    A bravé les tourments.

     


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  • Je vais,

    Sur l'or même,

    Encore

    Fondre la lave

    De ma langue.

     

    Sur l'épaule

    De mon ombre,

    De lourdes cloches d'airain

    Aux parfums

    D'ambre brûlée.

     

    Je vais servir

    Ces paroles nacrées

    Tel Vulcain sous la croûte terrestre,

    Cratère recroquevillé

    Sur lui-même.

     

    Coulée tendre d'amaryllis douces,

    Gorgée d'améthyste rousse

    La louve assise

    Guette leur parfum.

     

    "- Ceci est mon jardin"

    Se dit-elle

    Dans un souffle.

     


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  • Filament tricoté de néant sous le souffle du vent,

    Rendez-vous déguisé de nos sens enlacés,

    Les mots dansent dans le vent

    Et sans se lasser,

    L'éventail des sens

    Laisse passer la différence

     

    Sensation rebelle,

    Rebelle ascension de la rime encensée,

    Ascèse sans cesse déployée !

     

    - Si cette chose me scelle au vivant,  La creuser -

     

    Sont-ce ces bras ouverts

    Qui s'attendent sur la mer ?

    Esquisses abandonnées

    Aux rêves insensés,

    Amours renversées,

     

    Les sons passent le mur du sens

    Sous un ciel de silence...

     

    Tous se ressemblent,

    Se rassemblent sous la rime

    Pourquoi ne s'assemblent-ils pas ?

    Les poètes, ces pêcheurs de réel,

    Y débusqueraient les sens,

     

    L'essence des mots,

    Sous le souffle du vent.

     


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