•  

    De mes souvenirs

    J’ai fait des chapelets,

    Des guirlandes,

    Des odes à la vie,

    Le soleil de mes nuits,

    Des heures les plus sombres

    J’ai préféré enluminer les ombres,

    Des ronces et des orties

    Soigné les égratignures, les blessures,

    Exécré les affres de l’absence,

    Combattu mes doutes,

    Exorcisé mes peurs,

    Et moi, pauvre ère,

    Devant l’immensité offerte

    Ai mis genou à terre,

    Du silence infini

    Perçu la mélodie.


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  • Brumes


    Soleils de brume,

    Soleils posthumes

    Ensorceleurs des temps passés,

    Brumes furtives

    Au détour des chemins,

    Aux abords des lagunes,

    Sur le lac endormi,

    Disséminées ça et là,

    Brumes mouvantes,

    Esprit du temps qui passe,

    S’alanguit et se meurt.


    En ce matin d’hiver

    La froidure et le gel

    Déposent sur la branche,

    Le buisson rabougri

    Le diamant et l’hermine,

    Cristal de brume,

    Joyau échappé de la nuit,

    Métamorphose des jours enfuis.



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  • La mer retient en ses hauts-fonds

    Le spectre des bateaux

    Envahis par les flots,

    De marée en marée

    Elle s'insinue, les ronge,

    Les tenaille.

     

    Les épaves

    Enlisées à jamais dans les sables,

    Sans révolte, sans haine

    Prêtent leurs flancs rouillés

    A l'assaut des tempêtes échouées,

    A leur silence répond

    Le fracas des vagues,

    Le hurlement du vent.


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  • Qu'êtes-vous devenus,

    Vous dont j'ai perdu la trace,

    Quelles brumes,

    Quels soleils,

    Quels orages

    Ont pavé vos chemins ?

     

    Depuis que de ma vie

    Vous avez disparu,

    Eparpillés çà et là

    Hors de mes paysages,

    Sans remords,

    Sans regrets,

    Sans tapage,

    Qu'êtes-vous devenus ?

    Hasards furtifs,

    Frêles attaches,

    A peine entrevus

    Au détour du chemin,

    Un sourire,

    Un regard,

    Une poignée de main,

    Rencontres évanescentes

    Et puis vous avez disparu.

    Laissant en vos sillages

    La marque de votre passage

    Vite oubliée,

    Un instant retrouvée.

     

    Qu'êtes-vous devenus ?


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  • Plus blanc que noir,

    Moins noir que gris,

    Moins beau que laid,

    Plus laid que les moins jolis,

    Je suis ainsi,

    Mon poil tacheté

    Est celui de ma mère,

    Mes oreilles à l’unisson

    Pendent avec lassitude,

    Mon museau écrasé

    Fripé de rides désolées,

    Mes pattes courtes, torves,

    Ma queue sans panache, sans grâce

    De que ancêtre les ai-je hérité ?

    J’aurais pu naître cocker, carlin,

    Teckel ou dalmatien,

    Je ne suis rien,

    Tout à la fois,

    Ni chien de chasse

    Ni chien de garde

    Ni chien de race

     

     

    Chien de personne,

    Chien de la rue,

    Chien bâtard.

    Je fouille les poubelles,

    Cherche ma subsistance,

    La défendre à tout prix

    A laissé sur mes flancs anguleux

    Quelques traces.

    Ni maître ni collier,

    Par tous les temps

    Je vais mon chemin,

    Chien sans nom,

    Chien de la rue,

    Chien bâtard,

    Tel est mon destin.


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