• La porte verte

     

    Elle était verte

    La porte en haut de l’escalier

    Au fond du pallier,

    Un écriteau : « Sonnez avant d’entrer »

    Mais la sonnette était cassée.

     

    « Bonjour, bonsoir »

    Disait la grand-mère,

    Petite souris grisonnante

    Lorsqu’elle croisait un voisin,

    Un hochement de tête furtif

    Pui elle disparaissait derrière la porte verte,

    Garant de son intimité

    Un tour de clef,

    Sécurité assurée.

     

    Ce jour-là, elle était entr’ouverte

    La porte verte,

    Laissait passer un rayon de lumière

    Sur le paillasson usé,

     

    Laissait filtrer une impression de mystère,

    Celui des maisons qui ont un passé.

    Un courant d’air inopiné,

    Des pas menus précipités,

    Un bruit de chute

    La porte a claqué.

     

    Plus jamais elle ne l’a ouverte

    La porte verte.

     

    Et lorsqu’on l’a emmenée,

    Lorsque les ambulanciers ont refermé la porte,

    Une dernière fois elle l’a regardé

    La porte verte

    Tout au fond du pallier.

     

     


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  • J'irai par les chemins

    De la vie et de l'ombre,

    J'irai au hasard

    Où me guident mes pas,

    Sans penser à demain,

    Oublieux des souvenirs,

    Ignorant mon destin,

    J'irai.

     

    J'irai,

    M'attardant un instant

    Là où le temps n'a plus prise,

    Landes perdues,

    Immensités.

     

    J'irai, hors des chemins

    Au plus fort des soleils de midi,

    Foulant la terre rocailleuse,

    Parmi les ajoncs en fleurs.

     

    J'irai là où les bruyères

    Ensorcelées de brume

    Prédisent l'avenir,

    A moi qui n'ai plus d'âge,

    Dont le passé s'estompe,

    Silhouette impalpable

    Aux confins des terres sans nom.


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  • Trop vite,

    Encore trop vite,

    Toujours trop vite !

     

     Prends le temps de souffler,

    Laisse-nous le temps

    De suivre le fil de ta pensée,

    Est-ce que t'as entendu ?

     

     Ouf ! Elle commence à se calmer,

    Elle s'est même arrêtée,

    On va pouvoir respirer.

     

     Erreur profonde,

    Ca y est, c'est reparti.

    Elle a rien compris.

    Pitié !

    Mets la pédale douce,

    Prononce,

    Virgule, point-virgule,

    Respire,

    Articule,

    Arrête de speeder.

     

     J'suis épuisée.


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  • Il parlait au vent,

    Caressait le temps qui passe,

    Le temps qui derrière l’homme

    Oublie l’enfant.

    Il bousculait le vent,

    Le vent qui efface,

    Malmène

    Brouille les traces,

    Voulait retrouver les temps enfuis.

    Derrière les brumes amoncelées,

    Derrière les soleils décadents

    Retrouvait les chemins délaissés,

    Faisait chanter les étoiles,

    Oubliait le temps qui passe……

    Un instant.


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  •  

    Dans le silence de la nuit

    Il se mit à entendre,

     

    À écouter les rumeurs du monde,

    Les heures carrées.

    Elles montaient,

    S’amplifiaient,

    Envahissaient l’espace

    En vagues incertaines,

    S’éloignaient,

    Se délitaient.

     

    Au- delà du silence

    Il se mit à surprendre

    Les heures aux courbes vagabondes,

    Secrètes,

    Voilées d’irréel,

    Mêlées d’ombres insaisissables

    Une autre vie.

     


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