-
Les larmes des oiseaux
Elles sont trop souvent cachées derrière les voiles,
Les larmes des oiseaux,
Cachées comme un sourire ou une envie d'aimer
Alors on oublie la burka pour ne plus voir,
Que les mains tatouées aux doigts serrés sur l'anse
Des paniers qui ressemblent a des nids désertés,
Des paniers où les femmes transportent des gravats,
En pensant aux enfants...
Les larmes des oiseaux alourdissent les voiles,
Et les enfants sont morts,
L'enfant d'hier qui regardait, émerveillé,
Les bombes sculpter les nuages
Sur le satin bleu de la nuit,
L'enfant qui regardait
Gronder les rouges fleurs, locomotives pourpres,
Faisant pleurer de sang les vestiges du ciel.
Les larmes des oiseaux qu'un coin de voile efface
Ne peuvent rien contre les pluies de mots truqués
Pour dire un quotidien que déchirent les haines
Aux chalands accoudés sur leurs téléviseurs.
Pourtant, ils avaient bien assez de larmes les oiseaux
Pour faire refleurir les puits,
Ils avaient bien assez de larmes
Puisées aux vertes oasis de la mémoire
Mais que faire contre le fracas
D'ailes brisées qui ne barattent plus que la poussière,
Que faire pour ceux des bidonvilles
Quand indécent le monde attend
De recenser ces voix que l'on n'entendra plus
Les larmes des oiseaux se perdent et s'égarent
S'ils sont trop affaiblis, ne veulent qu'une cage,
Et que sur les burkas
Les broderies d'argent que l'on prend pour des larmes
Évoquent étrangement
Les deniers de judas jetés sur des chiffons.
-
Commentaires