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    d'un geste rageur

    tu presses

    vers la toile bise

    de tes fantasmes

    la turgescence de tes tubes

    coulures noires

    coulures blanches

    longues traînées spermatiques

    que la chaleur australe

    délitera un jour


     

    lagunes

    palmiers

    raies mantas

    tourbillonnent dans tes mains

    cyclone multicolore

    chatoyant tes toiles d'ivoire


     

    entre ces deux univers

    un amour s'effaçant

    dans une rivière de printemps fougueux


     

    les écaillures noires et blanches

    vastes  lambeaux de tes peurs virginales 

    ont dénudé la toile bise

    sirène tu sublimes les appétits

    de ton amour douleur

     

     

     


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  •  Ce poème a obtenu le premier prix de poésie libéré décerné en novembre 2014  par la Société Rosati d'Arras.

     

     

    à travers les arbres que désire le vent

    les fleurs de soleil où se façonne la mer

    les braises qu'emprisonnent les chants d'amour

     

     

    à travers les sillons refuges de mes angoisses

    les encres qui naviguent sur les hachures de mes peines

    les traits que j'ai peine à tirer

     

     

     

    indifférente

     

     

    à travers les fontaines

    à travers les margelles où mon corps prend appui

    à travers les étoiles qui reflètent les puits

     

    je paresse en un lent pèlerinage où

    se tisse le chant des dames

    arabesque de leurs amours froissées

     

     

     


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    neige assourdie

    que la pâleur du jour

    estampe

     

     

    aux traces indécises

    répond

    un froid sans complaisance

     

     

    au centre de ce blanc

    des lignes

    où d'insanes motifs

    se suspendent

    au présent

     

     

    du glacier de la prairie

    s'ébauchent les voix

    de l'inconscient

    gelées

     

     

    les grains d'écume givrée

    disloquent les paroles

     

     

    les poussières de neige

    désintègrent

    l'effusion du cri et de la lettre

     

     

     

    l'informe surgit

     

     

     


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    bruyères genêts et mûres

    réveillent l'automne

     

    le sable d'Aquitaine noircit les nuages

    les fougères empourprent la forêt

     

    sur les pins

    gisent quelques fruits solitaires

     

    auprès de troncs centenaires

    de vieilles charrettes attendent que la rouille les efface

     

     

     

    les pommes

    courbées

    s'échappent des branches défeuillées

    pourpres au soleil iodé

    elles emprisonnent le regard

     

     

    le cri du corbeau déchire la plaine

     

     

    septembre s'achève

     

     

     


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    les arbres auréolés de pâle

    dénudent la nuit

     

    les ombres glissent

    à l'ajour

     

    les rideaux s'inquiètent

    sous la lampe le bureau attend

     

     

    le cahier lacté se couvre de griffures 

     

     

    où la pourpre étale ses flaques 

     

     

    distorsion de la douleur

    que le sombre amplifie

     

     

    les murs disparaissent

    ne reste que les mots

    qui nous possèdent et nous mutilent

     


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