• Mais ce n'a rien été du tournage d'un film.
    Rien de ces mains livides appelant le hasard avec des dés pipés,
    Comme l'appelaient ceux qui voulaient, au loto, on ne sait jamais
    Combien de joueurs sont partis ?
    En ce vendredi 13 où Paris devint Guernica
    Jour terrible dont je souhaite qu'aucun Picasso ne vienne l'écrire ou le peindre
    Mais, comme sur le tableau du maître, ce noir et ce blanc de la nuit, quelques larmes épaisses, rouges et puis ces quelques mots dans les bouches d'aucuns : la terreur et la guerre...
    Mais aucun Picasso pour dire les bougies et les fleurs ni pour dire ces larmes d'un peuple capables d’éteindre les fleurs...
    Ne pas revenir sur la barbarie...
    Plus grave, à mes yeux, en dépit des hommages, l'anonymat des victimes.. penser aux mères ployées sur leur souffrance, aux histoires d'amours irrémédiablement brisées, peut-être les plus belles, à cette jeune fille, oui, musulmane, qui porte en son ventre l'enfant d'un disparu et qui, de son voile, ne parvient pas à tarir ses pleurs… combien de jeunes musulmans au Bataclan ? Ailleurs ?
    L'opinion a hâte de connaître les noms, le parcours des assassins, ne faudrait il pas qu'elle s'attache à connaître ceux des victimes ? Un peuple de poètes a levé une armée de flammes et de fleurs… la chape de l'anonymat ne doit pas recouvrir les tombes, la briser serait la vraie solidarité...


                                   Jacques Ducret Macé pour Création et Poésie


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  • Transformer le poète en chercheur d'or exige qu'il sache manier la bâtée...qui peut être hache, massicot, tranchoir. Nécessite de la sobriété… Mais nombreux sont ceux qui ont compris la beauté de l'arbre dépouillé de ses feuilles, rameaux noirs ouverts comme des doigts attendant que les bague la neige. Croire au choc des mots et savoir que c'est le choc entre les mots les plus simples qui boute le feu. L'étincelle du silex dans le noir peut n'être pas encore de l'or mais je me souviens de la surprise, de l'odeur de poudre de la pierre surchauffée… J'étais enfant. Ne pas chercher trop loin les cailloux qui s'enflamment, ils parsèment les chemins, attendant que les colore de bleu l'ombre des hommes. Lorsque nous lisons nos poèmes, c'est à une couleur que j'aimerais qu'ils fassent penser. Je songe au bleu des nuits, ce bleu qui disparaît aujourd'hui dévoré par trop d'éclairs rouges… Il faut qu'ils tombent vos poèmes, ils sont feuilles, c'est la saison, le vent les portera vers la vasque d'albâtre, blog ou site internet… à tous à vos plumes… bel automne en poésie.

     

    Jacques Ducret


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    Il existe très prés de nous, dans nos rues, bien plus loin, aux confins du monde, une immense diaspora. Ceux de la Pléiade ne pouvaient s'y tromper, ils savaient cet infini fourmillement d'étoiles, cette galaxie en expansion, astres dont les éclats savaient zébrer et embraser le ciel, ceux qui, comme dans le secret d'une alcôve n'étaient plus que des lampes à la flamme chétive. Les poètes, ces initiés, savent que la poésie vibre, corde d'un instrument posé sur la ligne d'horizon séparant le visible du réel.
 Mer de mots souvent infimes mais qui comme le plancton ou le krill enrichissent de leur provende les océans.
 Il arrive que, sur la mer, se rejoignent avant de mourir ou d'être épinglés par un Poséidon collectionneur, les mots, ceux qui viennent des songes, ceux que le poète arrache au réel. 
Se rejoindre tel est le but de ce blog, de l'association Création et Poésie. Vouloir que les étoiles deviennent les miroirs de nos ressentis. J'aime l'image du poète vagabond qui, de sa poche trouée, extirpe une étoile, en fait la pièce qui complétera le puzzle de la vie. Poètes, rappeurs, amis, ne reprisez jamais vos poches, c'est bien que vos mots en tombent pour colorier nos chemins.

     


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    Je suis Charlie
    URGENT CRIER
    Poètes brandir le poing puis
    Sentir la douleur de la main s'ouvrant
    Pour lacérer la robe de sang
    De la barbarie
    Repousser la vague de boue et de haine
    Avec une rage irrépressible
    Flambée dont pourrait naître
    Un recueil peint à l'encre rouge
    Hommage car, au delà de la colère
    Il me souvient des yeux limpides de Cabu
    Et je pleure de voir ces trous rouges dans ta poitrine
    Poète du crayon, dernier dormeur du val
    Qui aura su, de tes traits d'encre,
    Baliser des chemins où ta lucidité
    Était plus belle de naître
    D'une touchante naïveté, de ton espoir en l'homme
    Nous ne l'entendrons plus le rire malicieux
    S'envoler du regard de George Wolinski
    Aujourd'hui c'est la poésie qui est veuve
    Et ses mots doutent d'avoir encore la force
    De répondre et de chanter
    La disproportion d'un crime a rendu nos mots dérisoires
    Mais ceux qui sont partis nous dénient le droit de douter
    Je vois la statue de la liberté brandir sa torche
    Ceux qui s'en sont allés nous demandent
    D'aller y enflammer nos mots
    J'aimerais en leur honneur, en guise d'épitaphe,
    Et je crois qu'ils auraient aimé,
    Un bras d'honneur hélas voilé de crêpe noir
    Je suis Charlie.
                                 J .DUCRET pour Création et Poésie

     

     

    HOMMAGE à CHARLIE PAR THIERRY LAMOUCHE, dessinateur du timbre Marianne 2005

     

     


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  • Je dis tu à tous ceux qui s'aiment même si je ne les connais pas...J'ai choisi, pour présenter mes vœux au nom de l'association Création et Poésie, ces mots du Barbara de Prévert. Car les poètes qui consultent ce blog, les amoureux de la poésie, comment ne pas les aborder avec ce TU ?... La poésie
    C'est, au cœur de vergers que couvrent, insolites, des fleurs bleu pale, papillons turquoise changeant les noms d'arbres dont on ne sait quels fruits ils vont voir mûrir. Ces fleurs que sont les mots et ces mots devenant fruits pour celui qui est à l'écoute... La poésie c'est la cannelle que l'on ajoute à un vin chaud, offrande contre le froid, contre la nuit et l'ombre, ce sont des morceaux de destin s'entêtant à ressembler à des rêves.

    Alors, vous poètes, je vous souhaite en cette année nouvelle de frotter souvent les silex des mots pour en tirer, parfois, une étincelle pale, délicate, éphémère... ou cette odeur de foudre et de feu qui est nécessaire à la poésie. On me pardonnera encore cette citation, elle est de Léo Ferre : à l'école de la poésie on n apprend pas, on se bat.


    Je souhaite de tout cœur que vos textes deviennent vos traces.
                           Jacques DUCRET président de Création et Poésie


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