• Mue

    Débarrassée d’une peau

    de sens ordinaire

    de sens unique

    je vais muer

     

    Je me roule dans le sable sec

    léopard ivre, éléphante,

    enveloppe ouverte

    déchirée

     

    À l’intérieur demeure la lettre

    mouchetée, rayée, fauve

    sous la dictée des jours

    à lire

     

    Et ce sont tous les éléments

    qui vont dicter ma conduite,

    la pluie, le brouillard, le vent

    la rage

     

    Débarrassée d’une peau morte

    de la dictée des jours normés

    j’ai mué pour rêver la rive,

    un rivage


    votre commentaire
  •  

    à l'innocence de l'arbre

    j'ai accroché le clone

    de ton amour

     

    perdu parmi les cendres

    d'automne

     

    les bourgeons des souvenirs

    marquant le temps

    de

    leur empreinte

    s'incrustent dans ma paume

     

    quelque part

    se décrypte le parchemin

     

     


    1 commentaire
  •  

    L’ombre a resserré l’espace autour de la maison

    Il faut allumer la lampe

    C’est comme une nuit qui n’en serait pas une

    À peine posée

    Dans un temps suspendu

     

    Les mots semblent s’étirer

    Hors de moi

    Envahir le salon

    Tisser une durée sans l’accroche des heures

    Sans rien

    Sans toi non plus

     

    Ce n’est ni l’attente

    Ni l’impatience connue

    À vouloir tes retours

     

    Ton absence est juste là

    Avec le gris dehors

    La chaleur fabriquée

    Qui ronronne dans les radiateurs

     

    Derrière les frontières

    Je touche les infinitudes

    Et laisse les dilatations

    Défaire les certitudes

    Portée par le silence

    Sa douceur d’hiver frileux

     

    C’est un rien si léger

    Un chat furtif

    Qui traverse le jardin

    Dans le noir

    Et que personne ne voit

     

     

     


    votre commentaire


  •                                           
    Sur une fleur jaune

    À cinq pétales

    Surgit soudain

    Coccinelle

    Qui se blottit

    Dans son cœur


    votre commentaire
  • Je t'aime

    comme un long frisson

    qui remonte à la source

    où le soleil se tenait

    rédempteur

     

    Je t'aime

    comme un long silence

    où des mystères

    s'entrechoquent

    sur ton nom

     

     

    Je t'aime

    comme un lourd sacré-cœur

    où anges ni diables

    ne t'atteindront

     

     

    Je t'aime

    comme un long soupir

    une immense enjambée

    marquée au fer

    qui va jusqu'au couchant

     

    Je t'aime

    comme une longue tige

    empreinte de sa taille

    mais qui ne cède pas

    comme un arc -en-ciel

    nimbant le plus profond

    de ma mémoire

     

    Je t'aime

    comme un long vertige

    éclaboussé

    dentelé ça et là

    troué par endroits

    car je t'aime

    comme je t'aime

     

    «parce qu'un soleil ne peut pas être une ombre»


    votre commentaire