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votre main ne pêchera
plus
les effluves marins
la muraille a étendu sa solitude aux confins de mon corps
les vaisseaux
éventreurs de lumière
humaine
abolissant les désirs
votre main s'évanouit de
mon paysage
la langue qui m'a créée
n'incisera
plus le parchemin de vos images
ma paume se figera dans le bleu de mes paupières
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Code-barre subtil
rangés comme des boites sous la ligne
sous la lettre sous le mot
Où sont les regards de printemps ?
La voix le cri le chant qui vibre
le regard qui brille dans les draps
les cheveux filés en cascade
Que s’effleurent au ciel les amants !
Code-barre subtil
lavés casés rangés pliés sous la pile,
repassés sous la quête d’une caresse ou d’un mot
Que se rompe enfin le silence
la poche des eaux !
Être ton septième jour d’avril
ta renouée du dimanche
Ces profondeurs ces prés ces vignes
quand disparues sous la neige
les glaces se fendent
Être ton brise-glace amer en lamé blanc
Code-barre subtil
pans coupés
glaciers limés claviers grisés
orangers fleuris dans les vignes
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Brumes
Soleils de brume,
Soleils posthumes
Ensorceleurs des temps passés,
Brumes furtives
Au détour des chemins,
Aux abords des lagunes,
Sur le lac endormi,
Disséminées ça et là,
Brumes mouvantes,
Esprit du temps qui passe,
S’alanguit et se meurt.
En ce matin d’hiver
La froidure et le gel
Déposent sur la branche,
Le buisson rabougri
Le diamant et l’hermine,
Cristal de brume,
Joyau échappé de la nuit,
Métamorphose des jours enfuis.
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J'ai fini le riz et les aubergines
Que m'avait apporté mon amie
Venue partager un repas avec moi
Son repas d'ailleurs
J'ai seulement ajouté du hareng
De la mer Baltique
Celle plus haut que la France
Pour combattre le crabe
J'ai été réduite à peu d'énergie
Le crabe me fiche la paix
En ce moment
Juste
Une envie de dormir
Me tient les yeux
En résistance
Ne pas succomber à mon besoin
De me laisser aller
Tenir encore
Pour écrire
Dans mon grand désert amoureux
D'aujourd'hui
La baleine de mon emploi du temps
En vain j'aurai pris la défense
De toutes les femmes
Me suis-je défendue
Me suis-je défendue assez
Choisir la solitude
Une solitude pacifiante
Loin d'une présence pernicieuse
Me nourrir du moment présent
De cailloux durs à casser
De pelle à fracasser l'inutile fierté d'être un humain
Pour mieux me posséder
A la Dostoïevski
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L'Édito de janvier
Le mois de janvier, doux mois relationnel, où chacun s’évertue de souhaiter du bien à sa famille, ses amis, ses voisins, ses collègues… Un moment de trêve où nous essayons tous d’imaginer le meilleur pour chacun d’entre nous. C’est la période des vœux. Vœux qui voyagent, de lettres en lettres, d’une langue à l’autre, de courriels en textos… Les moyens de communication moderne ne sont pas en reste pour nous proposer des formules, des images toutes prêtes ou des vidéos.
L’association Création & Poésie ne déroge pas à cette tradition qui marque le lent mouvement de la Terre autour du Soleil, le temps dicté par le cosmos qui vieillit nos corps, nos souvenirs, nos expériences. Que peuvent souhaiter les poètes ? Mystère de l’écriture poétique, langage sans cesse à décoder ou savourer au prisme de nos propres émotions.
Le poète invente un langage au plus près de sa propre vérité, asymptote de l’instant où il vit, pour communiquer sa vision du monde.
Qu’elle soit utopique, uchronique, apocalyptique, elle est une prise de position face à son entourage.
Communiquer ce langage c’est donner de soi.
En ce mois de janvier 2018, l’équipe des poètes de Création & Poésie souhaite à tous ses lecteurs le plaisir du partage émotionnel des mots, des images, des sonorités pour toucher du doigt le bonheur de vivre pleinement chaque instant.
Nous souhaitons pour une année encore partager avec le plus grand nombre, nos publications, nos lectures à voix hautes, nos spectacles et surtout échanger avec d’autres poètes, dont certains s’ignorent, afin de vivre dans l'aujourd’hui toutes nos dimensions d’humanité.
Agnès Cognée pour Création & Poésie
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